Ils ont été unanimes, hier, à conseiller à Elyes Fakhfakh d’éviter de tomber dans «la logique du butin» lors de la répartition des ministères entre les partis qui ont accepté de faire partie du prochain gouvernement
Le président du mouvement Machrou Tounes, Mohsen Marzouk a estimé, hier, que les partis politiques participant aux concertations sur la formation du gouvernement « faisaient chanter » le chef du gouvernement désigné au détriment de l’intérêt général.
S’exprimant à l’issue de son entretien, hier, à Dar Dhiafa à Carthage avec Elyes Fakhfakh, chargé de former le gouvernement, Marzouk a ajouté que les conditions imposées par ces partis bloquent le processus de la formation du gouvernement.
Parmi ces conditions, Marzouk cite les portefeuilles ministériels réclamés par certains partis ou le refus d’autres de traiter avec des partis bien précis.
Il a, à cet égard, dit avoir conseillé Fakhfakh de former le gouvernement selon «ses propres convictions». Machrou Tounès donnera sa position sur le prochain gouvernement une fois que ses contours seront fixés, a-t-il ajouté, rappelant que son parti n’était pas concerné par la participation au gouvernement au vu du nombre de députés qui le représentent au Parlement (4).
D’autre part, le dirigeant de Nida Tounès Khaled Chawkat a affirmé que son parti a suggéré à Elyès Fakhfakh de prendre ses distances de la «logique du butin» dans le choix des personnalités qui feront partie de l’équipe gouvernementale.
Il a souligné l’importance d’éviter la répartition des portefeuilles en fonction des régions ou «des considérations idéologiques étriquées».
Chawkat, qui a rencontré hier Elyès Fakhfakh, a indiqué que Nida Tounès a proposé des noms sans en préciser le nombre et ni l’identité. Pour le parti, le plus important c’est la compétence, la loyauté et la capacité de réforme, a-t-il soutenu.
«Le pays ne peut plus attendre», a-t-il lancé, faisant observer que plusieurs dossiers demandent des interventions urgentes. Le dirigeant de Nidaa Tounès a mis l’accent sur le besoin de former le gouvernement sur la base de critères clairs.
Nida Tounès a obtenu trois sièges 4au Parlement
Dans le même contexte, Rim Mahjoub, dirigeante du parti Afek Tounès, a indiqué qu’Elyès Fakhfakh a affirmé son attachement à la ceinture politique annoncée précédemment et à une composition gouvernementale qui ne comprenne pas Qalb Tounès.
A l’issue de sa rencontre hier matin avec Elyès Fakhfakh, la dirigeante d’Afek Tounès a précisé que son parti n’a pas demandé des portefeuilles ministériels. «Pour l’heure, cette question ne figure pas dans les priorités du parti» a-t-elle souligné.
Mahjoub a affirmé que le plus important pour son parti est le projet économique et social du gouvernement ainsi que la démarche qui sera adoptée pour la réalisation des réformes dans tous les domaines.
Afek Tounès occupe deux sièges au Parlement.
Pour sa part, qu’il participe ou non à la composition de la prochaine équipe gouvernementale, Al Badil Ettounsi soutient Elyes Fakhfakh et a confiance dans ses choix, a affirmé Mohamed Ali Toumi, dirigeant du parti. Dans une déclaration aux médias à l’issue de sa rencontre hier avec Elyès Fakhfakh, Toumi a indiqué que la rencontre a porté sur l’avancement du processus de formation du prochain gouvernement. Il a souligné que Fakhfakh a abordé, lors de l’entretien, la neutralité des ministères de souveraineté qui seront, selon ses dires, confiés à des personnalités politiques mais non partisanes.
Et d’ajouter qu’Al Badil Ettounsi a proposé à Elyes Fakhfakh cinq noms, à savoir Ridha Rahmouni pour le ministère du Commerce, Maher Ben Dhia au ministère des Sports, Fedra Najjar au ministère de la Femme, Mohamed Ali Toumi au ministère du Tourisme et Taoufik Jelassi au ministère des Technologies.
Il s’agit pour Al Badil, qui est conscient de son poids au Parlement, de simples propositions à prendre en considération dans la formation du gouvernement.
Lors des dernières élections législatives, Al Badil Ettounsi a obtenu un seul siège au parlement.